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5 avril 2009 7 05 /04 /avril /2009 07:55
 

Mes premiers pas, me guidèrent vers le petit village niché entre la plaine et les étangs.

Ce village se faisait appeler au Moyen Age « Ver Pavum1 ». Il a porté, entre autre le nom de « Val Petit » avant la révolution de 1789. Il est situé dans le département de l'Essonne.

 

J'ai rendez vous avec quelques historiens contemporains ou ayant vécus aux siècles passés, des anonymes parfois, mais toujours vivant à travers leurs écrits ou leurs récits, transmis de générations en générations pour que vive la « petite histoire »

 

Mes yeux aperçoivent en premier lieu, le clocher d'une « église romane ». Voilà que s'approche un homme, qui sera mon guide durant ce voyage et ce à travers ses nombreux articles dans les brochures locales Qu'il en soit, particulièrement remercié ici. Monsieur Guy Leclerc.

 

Avant de nous intérresser au monument, à proprement parler, nous prenons le temps de nous porter à Longpont-sur-Orge et y feuilleter le cartulaire, pour y extraire le contenu d'une charte datée de 1150 où l'on peut y lire :

 

« Maitre Adam, fils de Trevin de Forges, donna à Dieu et à Sainte Marie de Longpont et aux moines de ce lieu, tout ce qu'il avait à Vert le Petit : la moitié de l'Église, du droit de sépulture et de la dîme2 et onze hôtes3.
Ce don ainsi fait, son frère Milon ne voulut pas l'abandonner, mais le garda en son pouvoir un certain temps. Enfin, pourtant, il se repentit de cette action et reconnut avoir mal agi. Il se réconcilia avec les moines et leur abandonna une partie de son propre héritage, à savoir un arpent de terre, la moitié des cierges et des sépultures, un tiers de la moitié des tourteaux4, ainsi que des offrandes et toute dîme sauf le chanvre, le lin ainsi que la laine ; cela il le loua et l'abandonna à son frère Philippe et à leurs sœurs Adélaïde et Agnès. De cela, Milon, déjà cité, Philippe et leurs sœurs Adélaïde et Agnès firent don à l'autel de Sainte-Marie »

 

Si l'on considère que le texte du cartulaire de Longpont-sur-Orge est l'un des plus anciens, il convient toutefois de préciser que la région Ile-de-France (actuelle 2009) appartenait de droit aux Rois de France.

 

Quelques années avant sa mort, Pépin le Bref (715-768) fit don de Montlhéry et des terres dépendantes, dont Vert le Petit, aux moines de l'Abbaye de Saint Denis. Les évêques de Paris les cédèrent, en 960, au Grand Baron Bouchard. En 1075 Hodierne, la femme de Guy 1er, petit fils du Baron Bouchard, fit entreprendre la construction de la basilique de Notre Dame de Longpont. Ils eurent huit enfants, dont Milon 1er. Il s'agirait, donc, du 2ème fils de ce « Milon » qui fit don, contre son gré, de Vert le Petit, aux moines de Longpont-sur-Orge ? Pourtant ce « Milon II », fut exécuté par son cousin Hugues de Crécy en 1108. Le texte de Longpont-sur-Orge fait il référence à des années antérieures ?

 

Qui était ce « Saint Martin » qui donna son nom à de nombreuses églises ? C'est un Évêque de Tours (316 - 397) ayant parcouru la Gaule et évangélisé surtout les campagnes restées païennes5.

Monsieur l'Abbé Lebeuf, qui nous a rejoint avec d'autres historiens, apporte son avis : « L'Église paroissiale titrée de Saint Martin est assez belle, c'est un bâtiment d'environ de la fin du XIII ème siècle, dont cependant la dédicace n'a été faite qu'en 1538 par Jehan Limel Évêque de Sébaste, suivant la permission de l'Evêque de Paris ».

 

 

Si l'on se réfère au contenu du cartulaire de Notre Dame de longpont, où il est déjà question de l'Église, on constate une « incohérence » avec ce qu'en dit l'Abbé Lebeuf qui parle, lui, de la fin du XIII ème siècle. « Incohérence » ? peut être pas, car il semblerai bien qu'un premier édifice ait été construit sur le même lieu, puis démoli afin d'y reconstruire l'Église que nous connaissons aujourd'hui. Compte tenu de la différence des dates, des fouilles seraient nécessaires pour apporter une, ou plusieurs réponses à la question suivante : « Existait il une première Église, et/ou s'agissait il d'un ancien lieu de cérémonies païennes ? »

En effet, durant la période où la Chrétienté s'implante en Gaule, celle ci fait construire, sur les « lieux de cérémonies païennes », des monastères, églises, etc... afin d'instaurer sa suprématie.

 

Monsieur le Baron Ferdinand de Guilhermy, savant auteur de tant de travaux précieux sur nos antiquités nationales, Itinéraire archéologique de Paris, quant à lui nous exprime son point de vue : « Élégante Église, dont le style se rapporte aux dernières années de Saint Louis (1214-1270).

 

Monsieur F. Martin, nous dit : l'Église actuelle de Vert le Petit, ne produit pas dans son ensemble extérieur l'effet d'un monument bien riche, par son style architectural. Son frontispice6 surtout est de la plus simple et plus rustique construction.

 

L'Église surplombe la place, du village, de toute sa force romane. On imagine sans peine qu'elle ait pu faire face au temps et aussi, parfois, à la folie destructrice des hommes. Les édifices religieux, en général, ont ils un pouvoir divin, leur permettant de résister au temps ? Mais ceci serait un long débat, que nous ne pouvons engager ici par respect du lecteur.

 

Nous inviterons donc le visiteur/lecteur, par commencer notre visite par l'entrée principale (non visible de la place, mais coté de l'école primaire) utilisée pour les « grandes » cérémonies. Une rosace surplombe la porte à deux battants. Au faîte de ce coté se trouve une croix en pierre avec, en dessous, deux dates 1880 - 1890. Ce coté ci, comporte quatre contreforts. Deux parterres de fleurs ont été ajouté, ces dernières années, de chaque coté de la porte.

 

De là, si nous continuons notre visite, le coté gauche est des plus simple avec cinq contreforts, deux ronds de bœufs, une verrière et un vitrail, tous deux en forme d'ogive.

 

Nous poursuivons notre tour et nous arrivons sur la place où se trouve une avancée, la sacristie, éclairée par une demie fenêtre, surplombée de trois grands vitraux encadrés par deux verrières et, au dessus du tout, une rosace. Quatre contreforts soutiennent ce coté ci. N'oublions pas, pour l'anecdote, une fontaine à eau avec sur la plaque d'identification avec une « tête de diable » !

 

Enfin, pour terminer notre visite extérieure, la partie la plus intéressante, architecturalement parlant, comporte une verrière en ogive, une tourelle, quatre contreforts, le clocher et la porte habituellement utilisées pour les offices. Cette porte était surmontée d'un auvent. L'ouverture devait être plus grande, car des pierres blanches en sont un témoignage. Deux rangées d'arbres agrémentent ce coté ci !

 

Jusqu'au milieu du XIX ème siècle, le cimetière entourait l'Église. On y accède dorénavant par la rue de la Liberté, ancienne rue de la Croix. L'horloge, la fenêtre de la sacristie on été déplacées au début du XX ème siècle. De nombreuses modifications ont été apportées à l'Église au fil des années, comme nous le fait remarquer Monsieur Martin : « Il est possible que sa simplicité est due à quelques reconstructions »

 

 

Les Cloches : La plus imposante mesure 1,05 mètre de diamètre et pèse 650 kilos. Elle donne la note « sol ». Elle est utilisée pour les offices et les cérémonies. En 1958, elle fut remise en place, après que l'on s'aperçut qu'elle était fendue. La « Maison Georges Paccard » d'Annecy-le-vieux fut chargée de la fonte et mise en place.

Face au soleil levant, elle porte l'inscription suivante : « l'an 1958, j'ai été bénie par Mr Assemaine, vicaire général de Versailles et nommée Marie-Thérèse Jeanne par Isidore Genneno et Marie Thérèse François, Henri Vincent curé de Vert le Petit, Raymond Monniot maire, Marcel Charon adjoint ».

 

Ainsi, nous avons fait rapidement le tour extérieur de l'Église.

 

Pénétrons, et observons les vitraux.

 

F. MARTIN nous dit qu'en 1887, existait dans le bas coté gauche, une Sainte Geneviève et Saint Louis (la Sainte Geneviève avait été déplacée dans le coté sud plus tard). Elle a été remplacée par une verrière moderne due au talent de Monsieur Marius PETIT (1976).

 

A la Chapelle Nord et la Chapelle Sud, les verrières représentant la Vierge et Saint Martin, ont également disparu et ont été remplacées par des verres colorés.

 

Par contre, les fenêtres du chevet représentent toujours Saint Pierre, le Christ et Saint Paul et ce depuis 1895.

 

La Rosace Ouest, représentait une ornementation végétale. Elle a été également remplacée par une verrière au cœur de laquelle figure la colombe du Saint Esprit. Comme pour la Sainte Geneviève, le carton est de Monsieur Marius PETIT (1976).

 

Continuons maintenant par la Chapelle Sud. L'Abbé Lebeuf, nous dit que dans la Chapelle opposée (donc coté sud) se trouve une pierre tombale sur laquelle on peut lire :

« En ce lieu repose Noble Homme Esme Jacquelot vivant écuyer Seigneur de Ninvillier et de Valpetit en parties, Mareschal des logis de la compagnie de Monsieur de Palaiseau lequel trépassa le jour de la Toussaint 1590 à 11heures du matin à l'âge de cinquante ans et a laissé 6 enfants. Priez Dieu pour son âme »

 

La compagnie de cinquante hommes d'armes dans laquelle Edme Jacquelot servait comme maréchal des logis, sous les ordres de Claude Harville, seigneur de Palaiseau, combattait avec son chef, auprès de Henri IV, à la bataille d'Ivry, qui fut gagnée le 14 mars 1590 (guerres de Religion).

 

F. Martin, nous dit quant à lui : « La Chapelle du bas coté droit, est dédiée à Saint Martin, évêque de tours. Le grand Saint est représenté au vitrail, On remarque dans cette chapelle la pierre tombale d'Edme Jacquelot »

 

Depuis, cette pierre tombale a été relevée le long du mur du clocher.

 

 

 

Les tableaux.

 

Au bas de la nef, une fuite en Egypte (ni signée ni datée). De l'autre coté, une descente de croix signée Layraud.

 

A la tribune deux tableaux, dont un représente Sainte Geneviève et un autre le martyre de Sainte Justine. Les deux sont signés « F. Lucas le 05 janvier 1846 ».

 

En 1887, ces tableaux étaient de part et d'autre du choeur, dans les chapelles de Sainte Geneviève et de Sainte Justine. Ces deux chapelles ont disparu et les tableaux sont malheureusement dans un état précaire.

 

Les statues.

 

Nous ne pouvons que déplorer, qu'il n'existe aucune statue originale, mais seulement des copies ou des projets en plâtre.

 

Au fond de la nef une « Pietà ».

 

Dans le collatéral droit l'on aperçoit « Saint Antoine de Padoue, la Vierge avec l'Enfant Jésus dans une crèche ».

 

Dans le collatéral gauche, le visiteur peut recontrer «  Saint Joseph, Sainte Thérèse, le Curé d'Ars et Saint François d'Assise ».







1Vert le Petit

21/10 ème des récoltes et des troupeaux

3Familles de serfs affranchis

4Banalités sur le pain

5Nom latin pour désigner les paysans

6Face principale

 
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